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J’ai longtemps cru qu’il fallait être de gauche pour être écologiste. La gauche avec ses valeurs de partage, de bonheur et de respect de l’humain me semblait en effet moins hostile à cette approche que la droite, avec ses fondements solidement arrimés aux profits, véhiculés par ses financiers pervers (il y en a certains de gauche aussi, enfin je crois...) Et puis le rouge et le vert, ce sont des couleurs plutôt chaudes à côté du bleu froid.

Les années passant, je ne voyais pas émerger cette mouvance dans les résultats des élections, à l’instar de nos voisins allemands. René Dumont en 1974 qui voulait le litre d’essence à 10 francs avait fait aussi bien et exactement le même chiffre que José Bové en 2007 (1,32 % des votes). Je constatais surtout beaucoup de mouvements au sein même de la tendance verte. Les leaders se chamaillaient et de nouveaux partis se créaient et se faisaient concurrence (Les Verts, MEI, Cap 21, Europe Ecologie,...). C'est comme les motards qui s’ignorent entre les propriétaires de japonaises et d’anglaises, alors qu’ils ont tout à gagner à s’unir pour défendre leurs points de vue.

Les enjeux écologiques n’ont pourtant jamais été aussi forts et l’écologie ratisse très large dans l’électorat, comme un certain Rassemblement qui mobilise ses voix chez les électeurs plein d’amertume pour les partis qu’ils ont vu défiler au pouvoir. Aujourd’hui il n'y a une nouvelle fois pas de quoi rassurer les sympathisants actuels ou futurs qui sont convaincus de son bien-fondé. Ils ne demandent qu’à adhérer sur le fond aux messages véhiculés, même s’il y a plusieurs sensibilités sur la forme. En fait, l’accident de Fukushima a fait beaucoup pour l’écologie. Et on trouve de nombreuses personnes pour râler après coup. C’est évidemment terriblement moins efficace que de se mobiliser avant l'arrivée d'une catastrophe dans un but préventif.

 

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Le vert ne devrait pas être une couleur politique parce que les écologistes veulent tout simplement notre bonheur. Ils se préoccupent de notre santé : agriculture biologique, durable, raisonnée, produits du terroir, suppression des produits chimiques, pas d’OGM. Sentez-vous la puissance évocatrice du mot « terroir » ? On en salive d’avance ! Et un citoyen en bonne santé est un citoyen heureux. Les écologistes protègent les animaux : élevage en plein air, veau sous la mère,… Et tout le monde aime les animaux, non ? Les écologistes veulent des énergies propres : disparition du nucléaire, des voitures électriques. Heu… on fait comment déjà pour fabriquer de l’électricité ? Les écologistes sont pragmatiques : ils réconcilient l’écologie, l’emploi, l’urbanisme, la santé, la qualité de vie, la tolérance, la solidarité. Il faudrait être stupide pour ne pas être d’accord.

Et brusquement, j'ai un doute : si c'était trop beau pour être vrai ? Parce que dans les idées générales du développement durable, nous trouvons le progrès social et le respect de l’environnement, mais aussi l’efficacité économique. Qui a dit que c’était aussi la couleur du dollar ? Alors si à certains moments, l’effet de serré des chiffres des sondages a donné du souffle dans leurs éoliennes et rendu leurs adversaires un peu verts, les électeurs continuent pourtant à bouder cette formation qui pourrait être la plus proche d'eux, parce que c'est celle qui est dans leur vraie vie.

L'écologie doit-elle vraiment être une force politique pour réussir ? Ou la vérité est-elle ailleurs ? Carbone entendeur, salut !

 

Crédit textes et photos : © Emmanuel Cockpit

 

Tag(s) : #Société
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