Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

2-copie-2.jpg

 

On ne choisit pas sa famille. Ses collègues de travail non plus. Si certains s'adorent au point de se marier entre eux, il y a aussi ceux qui nous crispent, nous agacent et finissent par nous exaspérer. En entreprise, nous sommes confrontés à des personnalités très différentes, et c'est pour le meilleur comme pour le pire. Je vous raconte le pire.


Le colporteur. Il connaît la vie des autres en détail et aime se faire mousser, colportant principalement des ragots qu'il monte en épingle, en déformant la réalité sous un jour croustillant ou destructeur. Il est en général sympathique, d'un abord facile, ce qui lui permet de bien cacher son jeu quand on ne le connaît pas. Au début, ses potins sont drôles. Mais quand vous vous rendez compte que c'est un mythomane alors qu'il a bénéficié de vos confidences, il peut être difficile de faire marche arrière. Pour le démasquer, lui relayer une fausse info que vous lui distillez confidentiellement dans l'oreille. Il suffit alors de le confondre.


Le blagueur. Sympa aussi au départ. Et comme il accapare l'attention du groupe avec ses vannes à deux balles, vous riez avec tout le monde. Jusqu'au jour où sa blague vous paraît franchement malsaine. Comme il n'est pas tout à fait méchant mais juste un peu con, c'est difficile de lui renvoyer la balle dans la figure de manière percutante. Parce que comme nous le rappelle Frédéric Dard dans ses écrits fleuris: "le problème avec les cons c'est qu'il faut être juste à leur niveau. Si tu fais trop le con, ils te prennent pour un con, et si tu tiens des propos qu'ils ne comprennent pas, ils te prennent aussi pour un con". Alors évitez-les si vous ne riez pas de la même chose.


L'emmerdeur. Il vous dérange tout le temps pour des petits riens qui n'ont souvent sans relation avec son travail ni le vôtre. Pas de chance pour vous, il a des problèmes de prostate et votre bureau est sur le chemin des toilettes. A chaque fois il a un truc à vous dire de la plus haute importance. Ce type de personnalité peut se recouper avec celle du blagueur. Pour s'en sortir avec ces deux profils, cela devient délicat lorsqu'ils ils font partie du management. Essayez de négocier avec un autre collègue un appel téléphonique de sa part, quand il vous voit coincé avec l'emmerdeur. Ou fermez la porte de votre bureau.


Le passéiste. Tout était mieux avant et on a toujours fait comme ça. Il confond ancienneté et compétence, mais comme il est là depuis un moment il connaît tout et cela lui donne une certaine légitimité. Il rechigne à toute évolution et ne veut rien essayer de différent de ce qu'il fait depuis toujours. Pour lui, l'informatique ne sert à rien et coûte cher, et les jeunes ne savent rien. L'issue sera binaire : soit vous êtes avec lui, soit vous êtes contre lui. Un moyen de s'en sortir est de le valoriser en récupérant ce qu'il n'aime pas faire. Il vous regardera d'un oeil condescendant jusqu'à ce qu'il perde pied parce qu'il ne sait pas se servir de sa messagerie et aura raté tous les rendez-vous envoyés par agenda partagé. Ou que vous aurez trouvé sur Internet, en quelques minutes, ce qu'il a mis plusieurs année à construire.


Le geigneur. Il est toujours débordé, trop de travail, jamais disponible, en retard. Sauf pour aller à la machine à café, bien sûr, où il vous expliquera qu'il a besoin de décompresser. Il se plaint tout le temps, il est exténué en permanence et son travail est un drame sans fin. Il s'indigne de ce qu'il considère comme des injustices et pointe ce qu'il juge comme des aberrations. Le problème, c'est qu'il vient se plaindre chez vous, alors que vous ne pouvez rien pour lui. Si ce profil recouvre celui de l'emmerdeur, c'est encore pire. Pour s'en sortir, vous pouvez toujours lui dire qu'il y a des gens qui souffrent sur des lits d'hôpitaux et qui sont plus à plaindre, mais le résultat n'est pas garanti.


L'arrogant. Il se croit supérieur, mais c'est normal puisqu'il a toujours raison. Il détient la vérité, unique et indiscutable. C'est le meilleur et heureusement qu'il est là, parce que les autres sont incompétents. Sans lui l'entreprise ferait faillite. Ce profil recouvre facilement celui du passéiste. Difficile à contourner, car il fait souvent partie du management, mais une issue est possible si on agit avec subtilité pour le laisser se planter. Comme il a toujours tout ramené à lui, il profitera aussi des échecs de plein fouet. Attention ce profil peut aussi se confondre avec celui du sale con, le plus dangereux de tous, car intelligent et parfois pervers. Par sa suffisance sans appel et son orgueil démesuré, il méprise, terrorise et avilit son entourage. Le plus grave, c’est que deux sales cons trouvent des terrains d’entente pour associer leurs perversions et partager leur dictature. Il change difficilement, sauf en pire. C'est un nuisible.


Le volubile. A force de vous raconter sa vie et ses états d'âme, vous savez tout de lui. En fait vous lui servez d'analyste. Il vous explique en détail avec photos à l'appui l'opération chirurgicale de son conjoint, vous parle des piercings du petit ami de sa fille, des problèmes de digestion de son chien et de la vie tumultueuse de ses voisins. On l'aura compris, il passe facilement dans la catégorie emmerdeur. Les mêmes astuces que pour ce dernier pourront être utilisées pour s'en débarrasser.


Le nonchalant. Il a oublié qu'il fait partie d'une équipe et il se sent peut concerné par les enjeux de l'entreprise. Il se la coule douce, il vit dans sa bulle, il fait le minimum possible et il est souvent en retard. Ses promesses sont aussi légères que la fumée de ses cigarettes qu'il va souvent téter. Il croit que le stress est une marque de vêtement, pense au foot quand il entend parler de buts et d'équipes et prétend ne pas comprendre l'anglais quand on lui demande d'être leader. Il ne faut pas se laisser charmer par son air aimable et motiver les autres membres de l'équipe, qui se farcissent son travail, pour l'acculer à choisir entre emploi rémunéré et vacances sans revenus. Sa réponse sera invariablement : "t'es pas cool, toi".

 

Cette liste n'est évidemment pas exhaustive...


Remarque pour mes propres collègues de travail : toute ressemblance ne serait que pure coïncidence... évidemment.


Crédit textes et photos : © cockpit

Tag(s) : #Portraits
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :